+ “Béni soit le Très-Haut, qui accomplit ses promesses ! Car j’ai mis au monde mon premier-né, sans briser mon vœu ni le sceau de ma virginité. Comme avait dit l’Ange, il y a neuf mois de cela, « rien n’est impossible à Dieu “.


Je le bénis aussi de m’avoir donné Joseph comme époux. Il a été, dans ces dernières semaines d’attente, fort et prévenant comme doit l’être un homme. À la cohue qui encombrait l’hôtellerie de Bethléem, il a préféré cette grotte qui sert de refuge aux bêtes. Nous y sommes tous les trois au calme, nous goûtons le silence de cette nuit unique, nos trois cœurs sont dans l’union la plus parfaite. Joseph nous enveloppe de son regard bienveillant et protecteur. Et moi, je suis toute à mon fils. Cette vérité, que j’ai tant espérée, tant attendue, tant désirée, elle est enfin sous mes yeux, elle a un nom et un visage. Ce nom, c’est Jésus. Et ce visage…

Quand je contemple ce visage aux yeux fermés, je vois la réalisation des plus anciennes prophéties contenues dans nos saints Livres. Cet enfant, c’est celui dont parle le saint prophète Isaïe. Il est « l’Emmanuel » !, Dieu avec nous. Il est « le Conseiller admirable, le Dieu-fort, le Père éternel, le Prince de la Paix ».

Mais quand ses yeux s’ouvrent, alors mon cœur frémit et mon regard plonge dans le sien. D’un coup, je franchis les siècles passés. Ses yeux sont comme un ciel et j’y vois l’Eternel. J’y vois le mystère de la bienveillance de Dieu pour les hommes. J’y vois nos premiers parents qui refusent cet amour divin. J’y vois le Dieu de miséricorde, qui se penche à nouveau sur sa créature, pour la relever et la conduire jusqu’à lui. Pour que Dieu puisse relever l’homme, il fallait que Dieu vienne jusqu’à l’homme, qu’il se fasse fils d’homme. Et c’est par moi que ce fils est venu. Cet enfant dans mes bras, il est mon Sauveur, il est le Sauveur de mon peuple, il est le Sauveur de tous ceux qui acceptent d’être aimés et transformés par lui.
« Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et paix aux hommes de bonne volonté ! »