Chers amis,

À quelques heures de la sainte nuit de Pâques, « cette nuit vraiment bienheureuse, qui seule a mérité de connaître le temps et l’heure où le Christ est ressuscité des enfers » (chant de l’Exultet), j’ai plaisir à vous adresser ces lignes. Vous avez peut-être suivi ces dernières semaines Carême40, le parcours de formation biblique que nous avons diffusé. Ce fut une belle, une fervente, une immense retraite, comptant plus de 50.000 fidèles, diffusée sur internet et sur les ondes par trois stations radio. Gageons que cette retraite aura donné au grand nombre l’amour et le goût de la Sainte Écriture. Seul Dieu sait les secrets des cœurs et les rénovations intérieures qu’il a réalisées par la puissance de sa grâce dans les âmes des retraitants !

Sur le terrain

Prédication de carême pour les élèves de l'Institut Croix des Vents (Sées)

En parallèle de cette grande retraite en ligne, les frères de la communauté se sont déplacés dans de nombreux endroits, sur le terrain si l’on peut dire, pour prêcher et encourager : paroisses, écoles, communautés religieuses, groupes d’étudiants, scouts, etc. Chaque week-end, nombreux ont été les frères qui sont partis tous azimuts pour prêcher des récollections et donner des sermons de Carême. Ils ont semé ; aux pasteurs désormais d’arroser, d’entretenir et de récolter en son temps.

Ce labour spirituel, ce travail dans la vigne du Seigneur, c’est le fond de notre vocation : ouvrir les cœurs par le soc de la parole pour qu’y germe la semence de la grâce. Et pas seulement en temps de Carême ! Dans les derniers mois, l’activité apostolique fut intense. Je pense aux deux frères qui ont franchi l’Atlantique pour prêcher au Québec. Ce fut une belle « retraite du Rosaire ». Il y en eut aussi en France, au couvent ou ailleurs, ainsi que la retraite du combat spirituel ou des retraites de vocation. Je pense aussi à cette belle « mission marathon » sur le thème de l’Eucharistie prêchée par sept frères à l'école Saint-Dominique du Pecq, établissement hors contrat de la région parisienne : instruction dans toutes les classes, de la maternelle au lycée, pour plus de 800 élèves ! À cet apostolat spirituel, il faut ajouter l’apostolat intellectuel et doctrinal qui occupe les frères : la publication de notre revue de culture chrétienne, Sedes Sapientiæ, mais aussi les cours que nous donnons dans plusieurs séminaires et communautés religieuses, masculines ou féminines.

Cultiver la terre

Dans la communauté, il y a les frères qui travaillent les cœurs et labourent le champ des âmes. Parmi nous, il y a aussi des frères qui travaillent le sol et cultivent la terre. Je le signale car, cette année, l’hiver fut bien actif. Les frères convers ont planté près d’une centaine d’arbres fruitiers sur plusieurs parcelles. La moitié de ces tiges (pomme, poire, cerise, pêche...) nous a été donnée : merci au généreux bienfaiteur ! Économie substantielle d’intendance, embellissement des abords du couvent, joie de participer à la fécondité d’une terre généreuse (quand on la travaille...) : autant d’arguments qui appellent régulièrement la communauté, sous la houlette des frères convers, à creuser des trous et planter des arbres.

Car un arbre, c’est utile, et pas seulement pour réduire les factures de chauffage. Nous ne le savons que trop depuis que nous avons consacré l’autel du Rosaire, œuvre magnifique, dont le support n’est fait que de bois modeste. Les stalles, la chaire, les bancs, tout ce mobilier en préparation sera fait de bois de chêne (et de chêne français : le meilleur, selon les spécialistes). Ce projet, qui continue celui de l’autel, avance bien. Nous sommes à la charnière entre les idées et la réalité : les plans sont achevés, il faut les soumettre aux artisans qui enverront leurs devis. Et ensuite, comme déjà pour l’église conventuelle et l’autel du Rosaire, nous savons pouvoir compter sur vous !

Bancs et stalles deviennent nécessaires, en effet. Les stalles pour les frères. Il y a de jeunes candidats qui arrivent, dont certains repartent, c’est le jeu. Mais comme le solde est, grâce à Dieu, positif, je suis obligé de prévoir un certain nombre de places supplémentaires (au chœur, au réfectoire, et pour les cellules) pour les futurs frères. Les bancs pour les fidèles, qui sont de plus en plus nombreux, de plus en plus jeunes aussi (avec un bataillon de poussettes stationné en fond de nef : la relève est prête).

Avant de pousser les murs (l’église vient à peine d’être achevée...), nous tâchons d’augmenter le nombre de places à l’intérieur, sans “distanciation sociale” (comme ils disaient).

Un nouvel évêque pour notre diocèse

Mgr Matthieu Dupont et le prieur de la Fraternité à l'issue de la cérémonie de consécration épiscopale, sur le parvis de la basilique de Pontmain (et sous une pluie de grâces !).
Notre diocèse a été, ces dernières semaines, dans l’effervescence avec la nomination au début de l’année d’un nouvel évêque, Mgr Matthieu Dupont. Il a choisi pour sa consécration épiscopale la basilique de Pontmain, mettant ainsi son ministère de successeur des apôtres sous la haute protection de Notre Dame. Nos prières l’accompagnent dans son ministère !

Une dernière nouvelle, épiscopale encore, que j’ai plaisir à relater, fut la visite de Mgr Jean-Louis Bruguès, dominicain, ancien évêque d’Angers et bibliothécaire émérite de la sainte Eglise Romaine. Il nous a fait la joie et l’honneur de sa présence au couvent, nous faisant part lors des récréations communautaires de sa longue expérience (il est entré dans la vie religieuse en 1968 : ça ne s’invente pas !). Sa visite ne fut pas sans labeur, car je lui ai demandé de prêcher à la messe dominicale et de consacrer des autels à la crypte, ce dont il s’est acquitté avec une parfaite bonne grâce, édifiant les frères par son énergie, physique et spirituelle, à un âge désormais vénérable.

Mgr Jean-Louis Bruguès

Nos frères de l'Orient

Avant d'achever ce petit compte rendu de l'actualité de la Fraternité, je souhaite évoquer deux événements qui furent pour moi source de grande joie spirituelle.

Le 4 février dernier, j'étais invité avec le père Louis-Marie de Blignières, notre fondateur, à l'église Saint-Séverin à Paris pour une Divine liturgie célébrée par le Patriarche de l'Église grecque-melkite-catholique Youssef Absi. Cette cérémonie fut le point d'orgue en France de la commémoration du troisième centenaire (1724-2024) de la réunion de l'Église melkite avec le Siège de Rome. Et l'occasion de rendre grâces pour le patrimoine spirituel, théologique, culturel et liturgique (qui peut résister à la psaltique byzantine ?) de cette vénérable Église. J'espère qu'un jour l'Église latine, réveillée de son sommeil, saura revenir à une meilleure estime de son propre patrimoine...

Enfin, au milieu du Carême, j'étais invité à prêcher à l'Éparchie maronite à Meudon lors d'une récollection organisée pour les jeunes de la paroisse Notre-Dame du Liban de Paris. J'y ai découvert, malgré les graves difficultés que connaît actuellement le Liban, une jeunesse fervente, pieuse, ardente, consciente de son histoire, des jeunes qui veulent vivre comme des fidèles fils et filles de saint Charbel et sainte Rafqa. « Le juste poussera comme un palmier, il grandira comme un cèdre du Liban » (Ps 92, 13).

Voilà quelques nouvelles récentes à Chémeré. Quant à nos projets en cours, stalles, chaire, bancs, je ne manquerai pas de vous tenir au courant de leur avancement. En attendant, soyez assuré de notre gratitude envers vous, et de notre total engagement dans notre vie religieuse pour la sainte prédication.

Que la lumière libératrice de Pâques vous atteigne tous jusqu’au fond de l’âme !

fr. Augustin-Marie Aubry, prieur


Des stalles pour accueillir les frères et les nouvelles vocations

M. Anthony Delarue, architecte à Londres et spécialiste d’architecture sacrée,dans le gabarit de nos futures stalles


➡️ 36 places sur quatre rangées, pour accueillir les frères et les nouvelles vocations
➡️ style gothique en harmonie avec l’autel du Rosaire
➡️ fabriquées en chêne français

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En remerciement de votre offrande, nous vous enverrons le fichier pdf des scripts complets des 40 vidéos de CARÊME40.

Pour tout don à partir de 200 € nous vous enverrons en plus par la Poste le livre-souvenir de la consécration de l’autel du Rosaire (60 pages, avec textes et photos).

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