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PLUS D’UN MILLIER de fidèles – 1 000 personnes s’étaient inscrites pour le repas et d’autres l’ont fait le jour même, sur place – ont tenu à assister à la bénédiction de l’église Notre-Dame du Rosaire, sous le double patronage de la Vierge et de saint Michel, puisque nous étions le 29 septembre. L’assemblée si nombreuse a permis de montrer combien une telle cérémonie pouvait toucher les fidèles attachés au rite traditionnel de la messe. Etaient présentes de nombreuses personnalités : le chanoine Louis Valadier, Provincial de France de l’Institut du Christ Roi, Dom Louis-Marie, père abbé du Barroux, Dom Jean Pateau, père abbé de Fontgombault, dom Antoine Beauchef, abbé de Saint-Joseph de Flavigny, Dom Jean-Philippe Lemaire, de Solesmes, l’abbé Andrzej Komorowski et l’abbé Benoît Paul-Joseph, respectivement supérieur général et supérieur du District de France de la Fraternité Saint-Pierre ; l’abbé Philippe Laguérie, supérieur de l’Institut du Bon Pasteur, Mère Marie-Pia, prieure générale des dominicaines du Saint-Esprit, Mère Faustine, prieure des chanoinesses d’Azille, le père Emmanuel-Marie de Saint-Jean, le père Philippe de Lagrasse, Mgr Youhanna Jihad Battah, vicaire général du diocèse de Beyrouth des syriaques catholiques, le père Alain Rorthais, supérieur général des Oblats de Saint-Vincent de Paul, le père Jean-François Croizé de La Cotellerie, Don Philippe Seys, de la communauté Saint-Martin, des représentants de l’évêque de Laval Mgr Thierry Scherrer, les maires de Chéméré et de Vaiges et des membres du comité de soutien.

« La maison du Seigneur est bien bâtie sur un rocher solide » Cette antienne reprise par le choeur au début de la bénédiction, lorsque Mgr Pozzo a béni les murs extérieurs de l’église, reflète bien la réalité – avec cette précision que l’église a en fait été édifiée… sur du marbre, dans lequel a été sculptée la statue de Notre-Dame donnant le rosaire à saint Dominique, devant l’hôtellerie. Le sol de l’église a également été formé de ce marbre purement mayennais.

Une partie de l’assistance, à laquelle il fut demandé de ne pas prendre de photos durant la cérémonie, eut la chance d’y assister à l’intérieur de la nouvelle église. Le soleil entrait à flot par les grandes baies vitrées destinées à être plus tard ornées de vitraux. Les autres fidèles étaient installés sur le parvis, qui, dès le lendemain, allait faire partie de la clôture, ou dans l’ancienne chapelle, à l’abri du vent d’est. Mgr Pozzo a prêché sur les anges en cette fête de saint Michel archange, celui qui défend la cause de l’unicité de Dieu face aux tromperies de l’antique serpent, qui tente, lui, de faire croire aux hommes que Dieu doit disparaître afin que l’homme puisse grandir. « Aujourd’hui, a-t-il ajouté, une forme d’athéisme encore plus subtile veut faire croire que l’on n’a pas besoin de Dieu pour être heureux. » L’Eglise, a-t-il rappelé, a besoin de la protection de Michel pour éviter d’être battue par les vents et les tempêtes qui soufflent au milieu d’une confusion doctrinale se répandant même dans la communauté ecclésiale.

Il a recommandé, comme l’a fait le pape Jean-Paul II en 1994, année de la famille, de réciter chaque jour la prière de Léon XIII à saint Michel. Pourquoi cette fondation ? Après le déjeuner pris dans le parc, le père Louis-Marie de Blignières, fondateur de la communauté, a rappelé les circonstances de cette création, en 1979, lorsqu’il ne trouvait nulle part ces trois éléments réunis, ni en France ni à l’étranger : une vie régulière selon les usages en vigueur jusque dans les années 60, des études dans un esprit thomiste, et la liturgie ininterrompue depuis saint Dominique. La Fraternité a donc été fondée lors d’une période de « remise en cause de certains dogmes, comme celui des fins dernières », et « une interprétation erratique du Concile ». Le lendemain, 30 septembre, s’est déroulée la première messe dominicale dans la nouvelle église, qui attend désormais les futurs dons pour être ornée de vitraux et voir un autel de pierre remplacer celui de bois de l’ancien lieu de culte. L’installation de la crypte, avec ses 18 chapelles permettant aux pères de célébrer leur messe basse, devrait être terminée avant l’été prochain.

Anne Le Pape, Présent du 6 octobre 2018