La tête, plus que toute autre partie du corps humain, symbolise la rationalité, l’intelligence. Ne disons-nous pas d’une personne particulièrement intelligente que « c’est une tête » ? Et, s’il y a une personne dont on aurait pu dire cela, c’est bien saint Thomas d’Aquin. Et nous avons justement l’honneur d’accueillir pour quelques jours dans les murs de notre couvent le chef de saint Thomas. Cet événement nous touche d’autant plus que notre couvent est sous le patronage du saint Docteur.

Habituellement, le chef de saint Thomas se trouve à Toulouse, au couvent des Jacobins. Grâce à la gentillesse des frères prêcheurs de la province de Toulouse, il se trouve actuellement pour deux semaines à Chémeré-le-Roi. Ce dimanche 19 mars, dimanche de Lætare, nous avons convié les fidèles à venir partager notre joie. Une cérémonie solennelle a été organisée pour honorer notre hôte de quelques jours. De nombreux fidèles et amis prêtres ou religieux sont venus vénérer la relique de frère Thomas. Après avoir été porté en procession tout autour du couvent par des frères en dalmatique, au milieu du cortège des frères et des fidèles, le reliquaire renfermant le chef a été déposé à l’entrée du chœur pour être exposé à la vénération du clergé et des laïcs. Mais, avant cela, pour attiser la ferveur de l’assistance, le Père Albert Crignon a prononcé le panégyrique de saint Thomas. Le prédicateur a tout de suite prévenu qu’il serait difficile, en seulement un quart d’heure, de faire prendre la pleine mesure du « bœuf muet » (surnom donné à frère Thomas par des condisciples taquins), tellement son œuvre est monumentale : « Ce serait comme vouloir faire rentrer un bœuf entier dans une tasse à thé », selon Chesterton.

La vénération de la relique a été suivie d’un pot convivial. Occasion de nombreuses retrouvailles et de quelques belles rencontres. Certains étaient venus de loin pour l’événement. Ce n’est en effet pas tous les jours que cela arrive. Ce qui est sûr, c’est qu’en regardant la foule rassemblée dans la galerie, on pouvait lire l’émotion sur les visages, la joie sur les lèvres. La joie d’avoir été tout simplement en présence de la relique d’un grand saint. Grâce à saint Thomas, ce dimanche aura bien porté son nom : Lætare.

Saint Thomas, priez pour nous !

Fr. André-Marie Mwanza

Durant toute la semaine, jusqu’au premier dimanche de la Passion (la messe sera à 10 h 30), les fidèles pourront encore venir prier saint Thomas dans notre église, avant que le reliquaire ne retourne à Toulouse. Il est à noter qu’en cette année jubilaire célébrant la canonisation du Docteur commun, l’Église offre l’indulgence plénière à tous ceux qui, en plus des conditions habituelles, iront se recueillir devant ses reliques.