Du 22 au 27 octobre, une dizaine de jeunes âgés de 13 à 15 ans ont accompli un pèlerinage au Liban, sur les traces de saint Charbel. Encadrés conjointement par le père dominicain Augustin Marie de Chémeré-le-Roi, par Rodolphe Istre, délégué régional de SOS Chrétiens d’Orient pour le sud de la France, par Clotilde, une jeune infirmière et ex-volontaire de SOS en Irak et en Syrie, et enfin par Elisa Bureau, coordinatrice du projet également parrainé par l’association Philorient, ils ont pu découvrir les hauts lieux de la spiritualité orientale, mais aussi aider concrètement les écoles chrétiennes du Sud Liban à qui ils ont pu remettre une tonne et demi de livres offert par un médecin toulonnais.

Déjà engagée dans le scoutisme, cette belle jeunesse de France a pu retremper son sens de l’engagement tout en découvrant ces communautés chrétiennes qui vivent leur foi dans des environnements pluriconfessionnels où la solidarité du clan, de la famille et de la paroisse n’est pas un vain mot tant leur histoire est forgée par des soubresauts souvent violents. Du Sud au Chouf en passant par Beshwat, ce village des contreforts de la Bekaa où Notre-Dame de Pontmain est vénérée depuis plus de 100 ans, de la vallée sainte de la Qadisha à l’Ermitage de Saint Charbel, de Notre-Dame de Harissa au Patriarcat syriaque catholique de Charfeh où ils ont eu la chance extraordinaire de pouvoir admirer un véritable trésor des Eglises catholique et orthodoxe, une des collections les plus complètes et les plus anciennes au monde constituée de milliers de manuscrits et de livres saints écrits et enluminés de la main des pères orientaux du VIIe au XVIIIe siècles. Ils y ont également prié devant le calvaire dédié aux martyrs du génocide arménien et syriaque du début du siècle dernier, ce qui n’a pas été sans leur rappeler que rien n’est jamais acquis et que la liberté religieuse est aussi un trésor précieux pour lequel il faut se battre sans cesse, trésor aujourd’hui férocement attaqué tant par un islam conquérant en orient que par une laïcité qui ronge en permanence les racines chrétiennes d’un occident désinvolte et naïf.

Sophie Akl-Chedid

Article paru dans Présent le 2 novembre 2018